Urbanisme : l’îlot Clichois complété
Les dimensions et les formes du projet sont directement issues des masses bâties du tissu urbain de l’îlot dont il rétablit une forme globale claire. D’un seul tenant sur 30 mètres linéaires, le projet est une façade urbaine qui constitue une séquence contemporaine de la rue Martre.
Le site comme résultat d’une histoire urbaine
Le site des 15 et 17 rue martre à Clichy est un recoin dont le caractère brut est issu de transformations radicales du tissu urbain de la ville : dévoiement de la rue Martre au cours du 20ème siècle, transformations en cours actuellement. L’emplacement dévolu à l’œuvre est à l’interface entre des espaces publics en devenir et un cœur d’îlot dont les cours intérieures, les façades et appentis et jardins secrets sont donnés à voir. L’intériorité de l’îlot se trouve, du fait des démolitions récentes, soudainement exposés au yeux de tous. C’est à une dernière représentation de cette ville de l’intérieur, l’arrière plan de la ville très habité, bricolé, que l’oeuvre tranches de ville convie les habitants et passants : c’est une oeuvre qui donne à voir. Elle occupe presque totalement les parcelles de bâtiments récemment démolis pour dévoiler la pulpe de la ville et mettre en scène les épaisseurs urbaines, typiques de la ville de Clichy et des banlieues parisiennes en mutation.
Paysarchisculpture: Optimisme du décloisonnement
‘Tranches de villes’ est un projet qui relève de l’architecture, de la sculpture, du paysage, de l’urbanisme et de l’art. Il accompagne le projet urbain d’entrée de ville de Clichy, s’installe sur le site pour une durée de 2 ans, suite à quoi il sera démoli.
Architecture: la palissade déployée dans l’espace
Le projet est constituée par une succession de 19 plans en bois orientés selon la direction nord/sud (Seine / périphérique) du parcellaire de Clichy, qui construisent un volume bâti. Le mode de construction adopté est celui d’une palissade à l’ancienne: madrier et panneaux de bois.
Art: sculpture cinétique / machine optique
Le projet est aussi une sculpture cinétique qui recompose la fi gure des pignons existants par un jeu d’homothéties. Les centres des homothéties étant placé à hauteur d’oeil, différentes fi gures apparaissent, selon les déplacements des observateurs. Les catadioptres mis en place sur les tranches diffractent les lumières des phares des voitures et transfi gurent l’oeuvre en sculpture lumineuse et cinétique.
Paysage: Voir à travers, le phantasme du passe-muraille
L’oeuvre réalise le phantasme du passe-murailles en proposant une série de percements à hauteur d’oeil dans la matière de la ville qui laissent pénétrer le regard à travers les épaisseurs des jardins intérieurs de coeur d’îlots. Tous les 9 mois est prévue une campagne de percements (600 trous) qui anticipent la désintégration de l’oeuvre et font de la place au vide.
Symbole: mutations
Le projet “Tranches de villes”, en tant que déploiement plastique de la fi gure iconique de la banlieue parisienne qu’est le mur pignon, symbolise les mutations en cours et les dynamiques actuelles à l’oeuvre dans la ville de Clichy (résorption des habitats insalubres, construction d’équipements et de nouveaux logements, de bâtiments de bureaux et d’activité, espaces publics plantés, etc.).
L’oeuvre par le vide et le jardin des épaisseurs
La dynamique et l’évolution de l’oeuvre sur 2 années se réalise par 3 campagnes de percement des panneaux de bois qui anticipent la future libération des espaces. Des plantes grimpantes s’enroulent autour d’une treille métallique et, au cours du temps émergent de l’intérieur de la sculpture-paysage et la font disparaître peu à peu.
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PHOTOGRAPHIE DU SITE PRE-EXISTANT………………………………………………………………………………………………………………………………………………….